jaiplusdesouvenirs

08 avril 2008

 

miroir


Personne ne l avait su mais il l avait suivie.
Elle l avait pressenti et souhaite aussi -d'un desir en demi-teinte, de ces desirs qu'on se refuse de formuler trop clairement de peur qu'ils ne deviennent une indomptable realite - elle l'avait redoute surtout. Mais lui il s etait contente d agir : il n avait pas pris le temps de douter ni de peser ni de tergiverser.

La porte s etait ouverte sur l evidence des regards qu'ils avaient echangés tout au long de la journee. Seule la tele etait allumee derriere elle, eclairant les murs et les draps blancs d'une froide et changeante lumiere et peuplant le silence de la nuit de mots d'une langue confuse.

Entré, il s etait assis a terre et elle aussi, mais au sol et face a lui.
Face a face ils se contemplèrent en silence, les yeux rieurs, intimides par le culot qui l avait conduit a lui succeder dans sa chambre d hotel, la, maintenant, comme ca. Et puis, après un assez long moment, elle avait alors penche la tete et dans la continuite de ce premier geste, porte sa main droite a son epaule droite d ou elle avait lentement fait glisse la bretelle de sa robe, le long de son bras, le long de sa peau, la sentant s eveiller par des picotements, jusqu a son coude.
C est au moment ou sa main etait montee vers son epaule qu il avait a son tour penche sa tete sur sa gauche et, dans la symetrie exacte de ses mouvements, il avait porte sa main a son epaule pour ecarter le replis de sa chemise denudant une parcelle de sa peau qu'il avait sans doute tres pale.
Elle avait alors fait le geste sur sa robe qui n en portait pourtant aucun de deboutonner un seul bouton de la chemise noire qu'elle n avait pas pendant que lui, l'imitant, avait degrafe celui des ses boutons qui etait le plus haut.
Ses doigts a elle deboutonnaient deja un deuxieme bouton de sa chemise a lui sur sa robe a elle et lui defit le deuxieme bouton de sa chemise.
Qui finit par s'entrouvrir entierement et cette fois sa peau plus nettement s exhiba a la lueur des reflets dansants de l ecran televise qui eclairerent son corps blanc de bleu a ce moment precis. Puis de jaune. Et de bleu a nouveau, entre les pans noirs de sa chemise.
Dans le silence inexact de la chambre que la tele troublait de mots d une confuse langue, elle avait fait glisser la bretelle gauche sur son epaule et jusqu a son coude alors qu il portait lui aussi sa main a son epaule droite afin de faire glisser jusqu a son coude sa manche droite, decouvrant son epaule. Bleue, jaune, puis bleue, et rouge.
Elle levait sa main droite et la portait lentement a son cou et, inclinant legerement sa tete en arriere, toujours dans le silence inexact de leur regard, elle caressait doucement, comme au ralenti, sa chair, bleue, jaune, bleue, rouge, du bout de ses doigts.
Il en faisait de meme et promenait sur son cou cambre dont saillait sa pomme d'Adam, ou s arretait une plus nette lumiere, ses doigts de haut en bas puis comme elle il passa ses propores mains sur son propre visage et sur ses propres levres, toujours la regardant.

Ils oterent dans la symetrie de leurs gestes lents les habits qui entravaient encore leurs torses et laisserent apparaitre la chair nue et luisante de leurs buste et resterent ainsi..
Sa robe pendait a sa taille. Elles avait a present les seins nus et sa peau y etait marbree et tachetee de pieux vitraux electroluminescents.

Puis elle se dressa et il se dressa. Ayant tendu un bras devant elle, leur main entrerent en contact et elle promena precautionneusement ses doigts abandonnes le long de son bras jusqu'a son epaule puis inclinant sa trajectoire elle passa sa main ployee et tremblante sur leurs poitrines qui se raidirent et elle guida leurs doigts le long de leur ventre jusqu a leurs hanches et pendant qu'elle faisait glisser sa robe le long de ses jambes son pantalon tomba a ses pieds, enfin leurs dessous giserent au sol.

Les habits epars n osaient plus rien. Les couleurs sautaient toujours d objet en objet et jouaient sur leurs corps nus. Les mots de cette langue confuse bourdonnaient a leurs oreilles, lourde voute celeste. Elle fit un pas en sa direction et put entendre son souffle. Sa poitrine se gonflait comme son sexe a lui, dresse comme on jette un defi. Elle posa ses mains a plat sur son reflet et y porta ses levres. Elle embrassa son reflet, solitaire, dans sa chambre d'hotel.


02 avril 2008

 

ARCHIVES II PROTEE/PYGMALION



Il a ton amour, son visage, ta peau et ta douceur, il a son regard et sa timidité, sa fougue et son âge, il a notre intimité, son corps, son sexe priapique, il a notre douceur et nos sourires, notre complicité, nos petits matins blafards et nos nuits d'inlassables caresses, il a tes mains sur ma peau et il a son désir jamais assouvi, toujours éveillé, il est toi lui elle lui encore et lui aussi, il est ma créature, mon fantasme et mon désir, ma jeunesse et ma fougue....

Il est ta manière de me faire l'amour en douceur, après avoir longuement caressé ma peau, il est sa manière de me prendre violemment, sans même m'avoir embrassée ni demandé mon nom Il a ton odeur mais son gout, sa substance et sa langue, ta peau et ses baisers, ses doigts ici les tiens ailleurs...

Il est son orgueil et ton abnégation, il est ta patience et ta créativité, son inventivité, ta fidélité...

Il est aussi sa main sur mon cou et ces bleus sur mes seins et ta main dans mon dos doucement qui me berceIl est nos verres en commun et nos théatres et notre premier baiser, il est mon poing et mon sexe dressés, il est sa jeunesse et il est ta maison, il est ta présence et il est son absence, il ne brille que de doutes et de malveillance, je n'aime que le bruit tranquille et régulier des rames sur notre mer d'huile, dans notre barque si quotidiennement menée, si sécure....

Il est le passé et toi l'avenir, peut-être, sans doute, il fut aimé, vais je t'aimer...

Lui m'a dit va t en tu es là chaque soir

Il est sous la douche, il est à même le sol, il était la terrasse, la mer, les calanques, la voiture, les voisins, il est partout et toujours, inlassable, infaillible, tu es un lit d'amour et de tendresse rassurante, un bouquet de fleurs quand il n'etait qu'épines

Parfois même tu es elle, qui ne saurait tarder, tu le sais.... quand tu dardes ta langue, je l'appelle en secret....

Ils étaient....

Ils sont la nuit... parfois, dans mes rêves quand tu dors à mes côtés, ils me rendent visite et me disent "Viens, tu as besoin de moi, viens offre toi 10 fois ou 100 et ne joue pas à la femme d'un seul, ouvre la bouche encore et prends nous tous ensemble comme tu aimais le faire, prends nous a nouveau dans ces recoins obscurs, écarte un peu tes cuisses je serai ta pluie d'or""Dors" me murmures tu tout bas...

"dors ma chérie"Mais parfois sous tes mains... je suis cambrée, entre ses bras, les cheveux arrachés, si dociles entre tes doigts, parfois, etre verticale comme dans cette douche et je buvais crachais ruisselais, anale comme en cette ville ou ce bar, buccale comme avec lui si longuement, tendre comme avec toi seulement, violente comme avec l'autre, aimante comme avec toi, haineuse comme avec lui encore, proche comme avec toi seule, soumise ou encore fatiguée, déçue comme avec tous bien souvent, sale et bafouée, maculée et dégradée comme tu ne sauras jamais, belle comme avec toi aussi seulement, triste comme avec chacun trop souvent, avec sa langue ici et tes doigts là, prêts des miens, avec leurs mains leurs peaux et leurs lèvres, avec vos sexes à tous votre sueur et vos cris de jouissances, Tous, à a la fois, tous... en un seul...

Mais parfois seulement...

posted by lunar at

5/21/2006 04:16:00 PM 1 comments



 

ARCHIVES I


Marie madeleine


Ourana a hiberné le temps d'un monde plein de douceur, et puis lui ayant supléé un univers trop violent, ou trop triste ou trop digne d'elle, la revoilà qui arrache le voile et se dresse, plus forte que jamais, rassérénée, puissante. Elle que l'ont avait contraint au silence est forte de la victoire que lui confère le caractère inéluctable de son retour.

Avant tout, carnassière, il lui faudra manger, car tous ces jours sans partenaire lui ont laissé le ventre vide et le sexe asséché. Elle sent que monte en elle, avec les degrés du thermometre, une irrépressible envie de se faire empaler pour que sous l'effet d'un membre vigoureux son corps achève de se réveiller de sa torpeur, comme déchiré de part en part, et que la douleur, tel le zig zag d'un éclair, atteigne le cerveau et la nourrisse enfin de cette dose d'energie surpuissante infinie seule capable de la repaitre.

Elle me sent putassière, elle sait bien qu'il va falloir que je lutte de toutes mes forces pour réfrener cet instinct qui me pousse dans leurs bras et les pousse au plus profond de ma gorge...
Je sens moi aussi que mon corps est prêt à dépasser ses moindres limites et à s'entrainer à toutes les expériences, et qu'il ne craint personne et que rien ne peut l'arrêter. Et ça, telle que je me connais, ça n'est pas très rassurant...

Ma tête et mon coeur sont fatigués de souffrir et mon corps veut prendre la relève et être de la partie car il lui faut exulter.
Ourana guette dans l'ombre le moindre faux pas, et prépare le terrain de notre retour, plus que quelques jours avant que l'on disparaisse elle et moi. Que ce soit avec celui qui m'envoie des messages, celui qui me propose des orgies, cet autre encore mais qui a la reputation de mal baiser, ou celui qui est loin et doit venir, ou cette fille encore qui me dit etre d'accord, ou ce si jeune au membre si gros qu'il en est difforme et qui sait si bien me l'enfoncer jusqu'au plus profond de moi meme, que ce soit encore avec ce moins jeune timide et charmant qui se révèle petit a petit ou avec mon ami qui m'attend depuis longtemps et dont les caresses me transportent peut etre avec cet ex qui m'adule ou celui à qui je veux faire mal... si seulement je les prenais les uns à la suite des autres, ou si je me faisais prendre par tous en même temps, si seulement je pouvais être à la fois pute et amie, maman et putain, chienne à en crever de crasse et aimée comme immaculée, si le sperme était l'eau bénite et la bite le corps du Christ...

Il y a qu'elle est là, jolie poupée de sang, et que j'entr'aperçois le faible rayon de ses yeux qui s'entrouvrent, il y a qu'elle est de plus en plus près de moi, et qu'elle accompagne toujours mes traversées de l'Achéron, me portant sur son os, après avoir dévoré Charon. Il y a qu'elle me donne le frisson, le dégout, la colère et la rage et en même temps l'amour des choses sans retour, du frisson, de la peur, de la colère et de la rage.

posted by lunar at 6/10/2006 07:09:00 AM


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