jaiplusdesouvenirs

25 juin 2007

 

A quand le mariage ?


Oh de la salade verte ! file moi les crevetttes d'Hugo ... Alors l'Afrique ? Ouh lalala des patates bouillies mmmmh Ma chérie tu me... non merci pas de vin, non mon chéri je parle... Ouai le Burundi oui difficile... ohh du gigot... Ma chérie tu me dis que tu m'... non là je parle avec des gens là ... tape-clito au Burundi ! ah bon... un bisous ? pffff, lache moi un peu... ouai ! un trou normand je peux enfin boire ! ... alors le test de grossesse dans les toilettes.. une surprise ! mon chéri tu veux du vin ? mon chéri ? bon.. avortement ?... ouai des haricots !... fausse couche... sms : je t'aime de loin...la sorcélerie en Afrique vue par un neuropsychologue... mon psychiatre... un enfant super actif c'est horrible !.... on danse ensemble tout à l'heure ma Chérie ? .... le mont Kili... 3 jours 4 nuits... oh les bons choux de pâte d'amende ! amoretto.. non pate d'amende...tu me passes le fromage Pacsman ? il neigeait... mon frérot tu me manques... alors vous allez bien ? ouai ouai et toi ? vin, torchés... tu vas m'adresser à nouveau la parole ce soir ? ouh lala c'est pas le moment là ! Tanzanie ... élèves sympas cette année !... Tape clito Burundi... la grosse salope ! du vin ! trou normand ma Chérie tu m'embrasses ? ouai du Champagne rhaaaaaaaaa enfin ! tape clito me faire baiser Doliprane s'il te plait ? vive la mariée ! la tonse de mouton en Australie ! vous n'avez pas vu Pacsman ?

Rrrrrrrr zzzzzzzzzzzz Rrrrrr zzzzzzzzzzzzzz


17 juin 2007

 

Nouvelle sudaméricaine ( à fignoler à et à commenter )


La soirée, rituel annuel de l’école de droit, n’en finissait plus de s’étirer comme j’aurais tant désiré en faire de mes jambes lorsque le garçon nous apporta enfin l’addition que j’accueillis comme un allé simple vers la liberté. Les rires de mes commensaux, leurs conversations légères, souvent grivoises, m’avaient éreinté et je m’étais tout au long du repas senti comme à l’écart malgré moi, ne sachant comment m’y prendre pour avoir l’air intéressé ou faire bonne figure, par où initier ni alimenter les conversations, ne pesant jamais avec justesse mes pointes d’humour et multipliant les faux pas qui me laissaient comme une sensation de décalage pénible laquelle s’était confirmée au fil des heures. Finalement j’en avais pris mon parti et m’étais contenté d’adopter le style de celui qui est là par hasard, comme un invité de seconde catégorie, et m’étais satisfait d’un sourire poli qui m’avait tenu lieu de parade toute la soirée.

Nous sortîmes enfin tous du restaurant. La nuit était avancée et je patientais sur le trottoir de le rue du Prince de Condé, en attendant que les derniers convives prennent congé. Déjà presque seul, j’avais basculé dans un autisme puéril et chassait la buée hors de ma bouche, faisant les cent pas comme un tigre en cage, tête au ciel, renouant avec des plaisirs enfantins, attendant que les amis avec qui je devais faire le chemin du retour me rejoignent. Un bruit de talon s’approcha et une jeune femme qui avait été assise non loin de moi me salua presque en chuchotant, je lui rendis son salut sans conviction, charmante. Vraiment. Mais ce soir, je n’étais décidément pas d’humeur.

Mes camarades ne tardèrent plus longtemps et nous primes le chemin du Bd St Germain, à la recherche d’un taxi. Je les écoutais à peine et leurs voix que l’alcool avait échauffées, commentant la soirée, se mêlaient les unes aux autres, toutes égales, créant un agréable flou sonore, qui comme le ressac de la mer, servait de bruit de fond à ma rêverie. La tête toujours levée vers le ciel, je m’adonnais à la contemplation des immeubles haussmanniens du quartier et fut attiré par un intérieur bourgeois au troisième étage d’un immeuble lequel était fort éclairé par un immense lustre en cristal qui me laissa bouche bée par sa dimension. Alors que je ralentissais le pas pour l’admirer à loisir, une femme apparut brusquement à la fenêtre et plongeant ses yeux dans les miens sans hésitation, se mit à me dévisager avec une expression de calme froid, faisant naître en moi un étrange malaise non pas tant parce que j’observais son appartement, ce qui aurait pu passer pour du voyeurisme, que parce qu’elle avait rencontré mon regard en ligne droite, comme si elle avait su que j’allais me trouver à cet endroit à ce moment précis.

Gêné, je ne me donnais même pas la peine de sourire en guise de bonsoir ou d’excuse et baissais les yeux pour reprendre, l’esprit quelque peu perturbé, ma marche.

Quelques mètres plus loin, encore marqué par l’acuité du regard de cette femme, je finissais, amusé, par attribuer ma stupeur aux vapeurs du vin et pressant le pas, rejoins mes amis dont certains m’attendaient pour me saluer, ne continuant pas le chemin avec nous. Nous nous serrâmes la main, et entendre le timbre de ma propre voix acheva de me réconcilier avec une réalité dont j’avais autorité mon esprit à malmener les lois au cours des minutes précédentes. Un ancien camarade de classe achevait de m’expliquer qu’il organisait un tournoi de polo chez ses parents et qu’il m’y conviait bien entendu, et je concentrais mes efforts pour l ‘écouter avec attention quand mon regard fut attiré par un mouvement au troisième étage de l’immeuble derrière lui.

La femme de tout à l’heure, qui m’était apparue dans l’appartement au lustre extravagant, venait d’apparaître dans l’encadrement de la fenêtre de l’immeuble qui se trouvait en face de moi, me fixant, exactement dans la même attitude de mutisme glacial que précédemment. Je restais bouche bée, mon ami me fit remarquer que je n’avais pas vraiment l’air de l’écouter, je ne pus que m’excuser, ne voulant pas attirer son attention sur l’ « apparition » ni paraître impoli en n’ayant pas prêté tout l’attention requise à son invitation, ce qui pourtant était le cas. Je plaidai la fatigue à quoi il répondit « l’alcool mon vieux tu veux dire », par chance j’emis alors un rire si naturel qu’il parut authentique et lui serrai la main en guise d’adieu.

Je levai à nouveau les yeux, la femme était toujours là, si absolument immobile que je l’eus prise pour une figure de cire si je ne l’avais vu apparaître la première fois. Je soulevai mon chapeau pour la saluer. Elle ne bougea pas d’un pouce, ni ne me rendit mon salut.

Entre sa première et sa seconde apparition, je comptais que j’avais effectué une centaine de mètres. Elle vivait donc dans un appartement extrêmement spacieux, ce qui justifiait la taille du lustre que j’avais précédemment vu. Décontenancé, je repris ma marche et encore une fois finis par me raisonner.

Nous arrivâmes mes amis et moi au croisement du boulevard St Germain et de la rue du Prince de Condé et ils décidèrent de prendre un taxi. Quant à moi, troublé, j’optais pour la marche à pied, comptant bien sur le fait que personne ne déciderait de m’accompagner, les températures prohibitives me faisant passer pour un extravagant. Je les abandonnai donc et poursuivis seul, quelque peu soulagé de ne plus supporter la cohorte de mes amis bruyants.

Je m’engageais rue XX n’osant lever les yeux. Bientôt l’air frais reprenant le dessus je me mis vite à digresser et je finis par ne plus du tout songer à l’étrange vision que pour m’amuser de moi.

Me redressant alors, comme pour braver inutilement je ne sais quel hasard, je me remis à regarder à travers les fenêtres.

Cette fois-ci, ce ne fut pas la surprise qui s’empara de moi mais bien un réel effroi : alors que j’avais changé de rue, la même figure se dressait à l’encadrement d’une fenêtre éclairée par un lustre, raide et immobile. Inquiétante.

Je pressais le pas, essayant de me raisonner, mais la femme se mit alors à marcher lentement d’abord, me suivant de loin, puis accélérant le pas, elle se maintint dés lors à ma hauteur. Elle avait un visage sans âge, les cheveux tirés en arrière en chignon, blonds cendrés, vêtue d’un tailleur beige et marchait comme si les immeubles n’avaient été qu’un long appartement longitudinal, ne craignant nulle cloison et toujours me regardant. Je craignais de perdre la raison. J’alternais le rythme de mes pas, tantôt le pressant, tantôt le contenant mais elle réglait son pas sur le mien, la tête tournée. Toujours me fixant, d’un visage de cire.

Finalement, je me mis à courir pour atteindre le carrefour du bout de la rue et traversai au plus vite. Du trottoir d’en face, je me retournais pour l’observer, elle était restée à l’extrémité du dernier appartement, au troisième étage, dans l’encadrement de la fenêtre. Je me détournai.

Pour rentrer chez moi, il me fallait encore traverser une bonne partie de Paris à pied mais avant tout, je comptais m’arrêter un instant sur n’importe quel pont qui me tiendrait éloigné d’elle, aussi me dirigeai-je vers le Pont des Arts et m’asseyai pour reprendre mes esprits.

Il me fallut peu de temps pour conclure à une supercherie de mes amis : sans doute avaient-ils versé quelque drogue dans mon verre et les effets sur moi en étaient décuplés par la fatigue.

Il ne pouvait y avoir d’autre explication, aussi repris-je presque sereinement mon chemin après de longues minutes pendant lesquelles j’avais réussi à calmer les battements affolés de mon cœur.

C’est sans appréhension et amusé de mes émois d’adolescent que je m’engageai dans la rue Saint Denis que je devais remonter jusqu’à la Gare du Nord. Je levais les yeux, confiant, vers le troisième étage et effectivement ne vis rien, ce qui acheva de m’apaiser et de confirmer mes soupçons. Maudissant ma naïveté et préméditant quelque plan de vengeance, j’avançais alors tranquillement laissant mon regard errer sur tout ce qui se présentait à lui, soulards, chiens, femme de joie qui tentaient de m’attirer sous des porches. Un autre soir sans doute aurais-je cédé à leurs avances comme il m’arrivait parfois de le faire pour soulager quelques instincts, mais les événements de la nuit m’avaient abruti et je ne souhaitais rien de plus que de la finir au calme pour achever d’apaiser mon esprit encore traumatisé par l’intensité de ces émotions contradictoires.

Tout m’était un agréable spectacle après mes stupeurs enfantines. J’avançais, comme par reflexe, les yeux au sol quand soudainement il fut illuminé par un large rai lumière qui venait d’un immeuble donnant coté rue. Levant machinalement la tête, je la vis alors, figure maudite. Mon sang se glaça. Sans réfléchir, je m’engouffrai dans l’édifice aux pierres de taille et montai les marches à sa poursuite. Elle était au troisième étage, nul doute, elle ne m’échapperait pas. Je tambourinai à la porte et personne n’ouvrit mais j’entendis à l’intérieur comme des pas feutrés précipités. Je frappais de plus belle et criai que l’on vint m’ouvrir. Rien n’y fit.

Je décidai d’attendre dans le noir. J’attendis un long moment. Seuls les battements de mon cœur rompaient le silence.

Au bout d’un long moment, je me levai, ne sachant que faire.

Je sortis, le jour se levait timidement.

Je repris ma route, sachant qu’elle était là, ou y serait bientôt. Une femme m’interpelant, je me dirigeai vers elle pour connaître la réaction de mon observatrice. Elle disparut un instant derrière le mur mais je devinais sa présence. Effectivement elle ne tarda pas à réapparaître dés que j’eus repris ma route et marcha aussi calmement que moi, toujours traversant les parois des immeubles de façon inexpliquable.

Je parcourais toujours la rue Saint Denis, mon étrange compagne m’escortant à distance comme une ombre.

Mais à la vue d’un porche ouvert la panique et la curiosité s’emparèrent à nouveau de moi et je m’y engouffrai sans réfléchir. Sans même prendre le temps de chercher l’interrupteur je me mis à monter les marches quatre à quatre dans le noir. Je tâtonnais à l’aveuglette, tombai, me relevai, avec l’énergie d’un désespéré dont le sort se joue et qui est sur le point de résoudre le mystère de toute son existence à condition qu’il ne perde le fil tenu qui le rattache à la vie. J’avais perdu toute notion du temps, je ne savais plus depuis combien de temps je montai, ni où j’en étais. J’arrivai enfin au troisième étage, frappai à la porte et me mis à crier :

- Ouvrez moi, ouvrez !

Personne ne répondit. Je continuai à frapper à la porte, fermement décidé à ne pas bouger, dussé-je y passer le restant de ma vie. Comme la première fois, j’entendis à l’intérieur des bruits étouffés, des chuchotements. Elle n’était donc peut-être pas seule ! Je n’avais pourtant jamais vu qu’une seule femme.

- Madame, je vous en prie ouvrez-moi ! Dites moi qui vous êtes, ne me laissez pas ainsi !

Les pas se rapprochèrent puis je n’entendis à nouveau plus rien. Je restai immobile, prêtant attention au moindre bruit. Rien. Baissant les yeux, je vis alors des ombres bouger qui faisaient danser le rai de lumière qui filtrait sous la porte : elle se tenait à quelques centimètres de moi. Nous n’étions plus séparés que par l’épaisseur de la porte. Mon sang battait à mes tempes, une émotion intense me submergea.

- Madame, dis-je moins fort, ouvrez moi. Je ne vous ferai pas de mal, je veux juste savoir qui…

Je n’achevai pas. C’était inutile. J’écoutais son souffle, elle écoutait le mien. Nous étions deux animaux aux aguets. Après quelques instants de silence, je fis une nouvelle tentative et toquai à la porte. Mes appels restés sans réponse, la colère me gagna et je me mis à tambouriner violemment : je tapais sur la porte, sur le mur, une fureur s’empara de moi, fruit de la fatigue et de l’impuissance, qui me rendait à un état primitif et j’hurlais que l’on veuille bien m’ouvrir, j’essayais même d’enfoncer la cloison qui nous séparait en donnant de violents coups d’épaule dans la porte qui s’ébranlait à peine sous mon poids.

- Arrêtez ! cria-t-elle soudain, arrêtez je n’en peux plus ! Que me voulez vous ? je crus entendre des hoquets de panique dans sa voix.

- Je veux savoir qui vous êtes !

- Mais je ne comprends pas, pourquoi ?

- Je veux comprendre pourquoi vous me suivez ainsi depuis hier !

- Je vous suis ? mais que racontez vous ? c’est vous qui me suivez depuis bientôt six mois ! je ne peux plus faire un pas sans vous voir, vous êtes partout où je vais, vous en avez fait de même au début avec ma sœur qui a perdu la raison et depuis c’est à moi que vous vous en êtes pris ! Mon mari m’a quittée doutant de ma fidélité car vous restiez sous nos fenêtres chaque nuit. Elle se mit à sangloter. Laissez moi je vous en prie, je vous en supplie.

Je restai stupéfait. Comment cette femme osait-elle ainsi mentir ?

- Ouvrez moi je vous en prie, cela ne tient pas debout. Il y a un malentendu, dis-je

- Partez, partez ! Vous me faites peur !

- Maintenant que je vous ai trouvée, ne pensez pas que vous allez vous en sortir par un tour de passe passe ! Ouvrez ! A nouveau je tentai d’enfoncer la porte, une véritable folie s’était emparée de moi. Mais avant que j’eus achevé mon travail, j’entendis une fenêtre s’ouvrir, puis un cri. Je dévalai les marches et la vit sur le trottoir, morte.

C’est alors que je la reconnus.



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