jaiplusdesouvenirs

09 octobre 2007

 

Avez vous lu Colette ?


a trois reprises, sans conviction, je l ai remise sur la terrasse, en la reprimandant doucement, arrete Greum tu vas tomber. Elle poussait un miaulement inaudible, du fin fond de sa petite cage toracique defoncee, osseuse, decharnee. Je la reposais a l interieur, pensant que de toute facon, le soir meme elle finirait chez le veto, euthanasie....

Elle retournait, sans conviction non plus, se percher derriere la rembarde, au 9eme etage, tenant a peine en equilibre sur quelques centimetres de large, sur ses quatre pattes debiles et branlantes, fagots. Elle regardait le vide.

De loin, je la voyais, la menace de sa chute de plus en plus imminente. Et puis est venu un moment ou je ne suis plus allee la chercher, ou je me suis dit Qu elle tombe et merde de toute facon j en peux plus
Le matin meme je me souviens avoir eu la bonne surprise de la trouver debout, venant a ma rencontre, miaulant de la voix d un chat qui est presque en bonne sante. La prenant dans mes bras attendrie, j avais alors decouvert qu elle avait au cul une enorme plaque de merde dont elle n avait pas eu la force de se debarrasser. Rejetant la chatte, apres lui avoir enleve la merde dans un haut le coeur, j en avais concu pour elle l ultime degout, que ses yeux putrides que j avais soignes jour apres jour, ses oreilles immenses decollees, ses poils reches que je lavais apres chaque repas a la seringue, avaient deja entame depuis une semaine. J etais arrivee au bout de mon degout, de ma tolerance a l abject animal, a la faiblesse...

Je l ai laisse tomber. voila. je l ai abandonnee
Il etait temps que je laisse tomber quelque chose ici.

Je me figure pourtant avec quelque horreur ce moment de vertige ou l on bascule dans le vide, j imagine le chetif animal, deja mourant, pour qui on avait ete un dernier sursaut d affection, se sentir partir, s ecraser 9 etages plus bas. Explose.
Je l espere.

L absurde dans tout ca, ayant ete de l avoir paye une misere, d avoir ete chez le veto pour la faire soigner deux fois, et puis de l abandonner sur la fenetre, de la laisser mourir.

L absurde d un sentiment altruiste qui se leurre lui meme, par reflexe s elancant a la rescousse d un etre dans le besoin pour sitot qu on l a pris sous son aile, l abandonner a nouveau.
Absurde de penser qu on aura toujours a aider quique ce soit.

Et merde, je devais lacher du lest. Voila qui est fait.


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