jaiplusdesouvenirs

18 décembre 2006

 

Une ville la nuit...


Ma sensation première quand je cherche à me replonger dans ce souvenir, est celle de la nuit et du froid. Pas glacial le froid mais piquant, jusqu'à désagréable. Pas une nuit durasienne, satinée et concurrente du jour. Une nuit noire, entière, sans concession, si ce n'est...
Où allais-je ? D'où venais-je ?
Je marchais sur Broadway, il était 19h et les badauds levaient la tête au ciel pour contempler émerveillés l'imposante guirlande lumineuse dont des gratte-ciel presque insolents de lumière ornaient la nuit new yorkaise.
Moi, comme eux, comme tous, touriste parmi les touristes, emmitoufflée dans ma doudoune blanche trop courte qui me laissait les fesses à l'air, gelées, je marchais au plus vite vers Central Park, mais marquant cependant quelques arrêts, le regard muet, béate, d'une admiration primitive, originelle, livrée au spectacle inoui des lumières des bureaux à perte de vue, et de leurs reflets si nets sur les vitres des tours voisines, elles-mêmes renvoyant les mille éclats scintillants des édifices les plus proches lesquels, comme par un jeu de ricochets miroitant, se faisaient à leur tour l'écho silencieux et magique des si nombreuses minuscules lampiotes des gratte-ciel les plus proches.
Tout ceci, en haut, partout, de reflet en reflet, déchirant la nuit, kaleidoscope à échelle de géant, une chaine de lumières infinie se donnant la main, telles des danseuses en tutu prêtes à entrer en scène, et qui dans les coulisses de leur prison de verre se chuchoteraient d'une tour à l'autre leurs secrets inintelligibles. La lune elle-même en palit lorsque, soudainement, sans prévenir, tout s'embrasa de rouge et illumina la ville d'un jet de lumière artificielle, se répendant comme une rumeur muette, bientot suivie d'une explosion relayée par une autre, et chaque façade de New York, la moindre surface de verre, pour un bref instant, s'incendia dans un halo d'un rouge horizontal, éléctrique. Puis de vert, et de blanc et ! magie de l'enfance retrouvée, le feu d'articifice du marathon de New York dont le bruit des pétards se répercutaient de gratte-ciel en gratte-ciel, en une valse folle de lumières changeantes, un tourbillon de bruit, les interjections émerveillées des passants, tout ceci enfin, me remplit d'un ravissement divin, me vola un instant d'éternité.


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