jaiplusdesouvenirs

08 novembre 2006

 

Voix....


ET LES PATES ? vous les faisiez comment les pates ?
- Eh bein pepe et meme se levaient tot le matin, avec tous les cousins les tantes et les oncles, et ils faisaient une enorme pâte qui ressemle à de la pâte a pain, et ils mettaint ça dans une espece de machine qui tournait et qui broyait la pate et qui la faisait ressortir par tous les petites trous des parois, et ça faisait des pâtes...
- Mmh
- Je me souviens très bien, c'était un grand ranch, il y avait un cheval, et moi avec les cousins je montais à cheval et on partait se balader autour du ranch, ils avaient des poules des moutons tu sais, c'était une ferme très grande un peu comme chez Janie mais plus grande avec pleins de chiens..
- Combien ?
- Oh au moins 8 ou 10 ! Il y avait un cousin, Ninni, on l'appelait, et sa soeur, Gina, on était toujours ensemble. On faisait du pain aussi dans le grand four dans la cour.
- Et la tortue raconte la tortue ?
- Elle était arrivée on ne sait pas comment, ici dans le ranch, une tortue un peu comme les tiennes mais plus grosse, une tortue de terre. Tout le monde l'aimait bien au début, je ne sais plus comment on l'appelait. Puis elle s'est mise à grossir et grossir et alors elle a commencé à faire des dégats, ma pauvre ! Elle mangeait les salades, les fleurs... Alors il a fallu la tuer mais personne avait le coeur à le faire. Alors on l'a jetée au fond du puits..
- Vivante ?
- Et oui puisque personne voulait la tuer ! Elle écoutait, passionnée par cette vie qui plus tard s'incarnerait dans les verts paradis dont elle envierait la couleur sépia des photos, une vie qu'elle brulait déjà de connaitre sans encore comprendre bien ce qu'est le besoin de savoir, ses récits qui à jamais allaient marquer son désir de partir, de retourner à la terre, son amour plus tard pour Tara, mot incantatoire, son attachement à ses terres d'enfance, assise sur les genoux de son père. Ou pas d'ailleurs. Le puits était très profond on la voyait plus, un jour quelqu'un est descendu, elle avait disparu.

A moins que ce soit :
-
Elle était arrivée on ne sait pas comment, ici dans le ranch, une tortue un peu comme les tiennes mais plus grosse, une tortue de terre. Tout le monde l'aimait bien au début, je ne sais plus comment on l'appelait. Puis elle s'est mise à grossir et grossir et alors elle a commencé à faire des dégats, ma pauvre ! Elle mangeait les salades, les fleurs... Un jour elle avait disparu, elle était tombée dans le puits.
- Et vous êtes pas allés la sauver ?
- Et comment tu veux faire ? Tu te vois toi aller chercher une grosse tortue au fond d'un puits ? c'était trop dangereux. On y a pensé tu parles. Mais on a dû l'abandonner... Ta tante je me souviens, tout le monde la regardait, les garçons du village tournaient en vespa autour du ranch en la sifflant. Souvent elle a disparu avec eux, on savait plus où elle était. Ca mettait pépé dans un état !
- Mais toi tu parlais pas italien ?
- Comè che non parlo ! Tout le monde parle italien avec les mains, les mots, avec le provençal et y avait ta grand mère, elle était déjà un peu jobastre mais elle parlait italien !

C'était beau mais c'était triste, tout le monde pleurait. Même le capitaine des pompiers/des ? qui pleurait dans son casque. Quand le casque fut plein, une goutte tomba sur un
noyau d'abricot qui germa et fit un pommier superbe....



- Quand ton grand-père partait au travail tous les jours il me mettait un petit mot sur un petit bout de papier, je les ai tous gardés vé... Oh je sais c'est pas grand chose, mais ça fait plaisir tu sais, tous les jours vé... Ma chérie je t'aime. Quand il était à la guerre, il écrivait tous les jours, des chansons, ils chantaient avec un collègue qui avait la guitare, tu sais que ton grand père il a chanté avé Montand ? regarde, j'ai gardé tous ses cahiers de la guerre, hein dis-y pépé comment c'était ?

- Tu dormais où pépé ? Raconte comment tu t'es échappé ?
- On dormait 5 par chambre, il y avait l'arménien Roger tu te souviens celui qui fait le pain ? et René aussi le collègue du port. Moi je parlais un peu allemand j'avais appris avec l'infirmière L'histoire ne dit pas comment elle m'avait à la bonne. Il faisait très très froid, tellement froid que sur les rails qu'on devait poser ma terre, la peau restait collée. Nous on avait droit à des gants, mais les russes je me souviens ils avaient pas le droit, et leur peau elle restait collée sur les rails, y en avait un peuchère, il pleurait...
- La peau elle restait collée et ils faisaient comment après ?
- Laisse moi finir. Y avait des allemands qui étaient gentils aussi. Et nous on savait que si on disait qu'on était malade, on aurait un jour où on pourrait dormir, alors les 5 collègues et moi on faisait un coup chacun. Mais y en avait un il était un peu timide, celui là, il avait peur qu'on le punisse il voulait pas. Et le jour que c'était à son tour, il savait pas quoi faire, il avait peur il avait pas d'idée de maladie, alors comme il était fatigué et qu'il fallait qu'il dorme, on a tous pissé dans son lit, sur son matelas et quand l'infirmière a vu ça elle a dit que c'était très grave et qu'il devait rentrer en France. Marseille, le bruit du store en perles de plastique et le camaïeu cristalin de marron et de jaune qui cliquète au mistral, les pépinières du Garlaban en bas, le bruit des cigales, mon incapacité à faire la sieste... Quand on a vu ça nous tous, on y a donné des lettres et moi j'y ai dit de remettre une lettre à ma mère et d'y dire qu'elle écrive que mon père était malade et que je devais rentrer. Alors je suis reparti et après ils m'ont jamais trouvé.
- Et t'étais où ?
- Eh je me cachais pardi...!


- Ce jour-là, il est allé chez le coiffeur, et il n'est jamais revenu.. il avait 21 ans, une bombe est tombée...
- Ce jour-là, je n'avais pas envie de travailler, j'ai dit à ma chef non moi je le sens pas Monique, ça me fait peur tout ça, j'y vais pas. Alors elle a dit bon béh moi non plus alors. Et l'usine a explosé... Tu sais à cette époque à Marseille il n'y avait pas un chat dans les rues... ni de rat d'ailleurs, les gens avaient faim.
- Et c'est quoi cette cicatrice mémé là ?
- Ah ça c'est quand on jouait à la Pointe Rouge, sur les cailloux, on avait des bandes tu sais, et moi un jour sur les rochers je me suis battue et je suis tombée et je me suis ouvert le menton...
- Un jour mon père il a amené ton oncle devant toute sa classe parce qu'il avait menti, il l'a tiré par les oreilles devant tous les élèves et il a dit : vous voyez ce minable ? il m'a menti à moi, son père ! je voulais que vous le voyiez bien pour qu'il se meurre de honte devant vous tous, pour que vous tous vous sachiez ce que c'est mal de mentir ! Il criait comme ça. Il a eu tellement honte tonton, c'était terrible...


A l'autre bout de la ville je faisais du basket.... 500 francs en poche je suis partie de chez moi.... tu participes pas de la vie... peucherette, vé comme y souffre, Mon DIiiuu, On a beau dire on a beau faire le cul du fermier sentira toujours la terre, Allez si on s'y met tous on en a pour 5 minutes c'est vite fait... Quand il est mort le poète, tous ses amis...., Un petit poisson un petit oiseau s'aimaient d'amour tendre.... A Paris.... Il était beau ton grand pere si tu savais quand je l'ai vu la premiere fois Mon Dieu qu'il est beau je me suis dit, il etait si grand si tu l'avais vu, et toujours propre, moi de le voir avé lui on me disait Bonjour Madame à la Belle de Mai, elles étaient toutes jalouses qu'il était grand comme ça...


Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant, derrière les collines,
Avec les brocs le vins, le soir, dans les bosquets,
Mais le vert paradis des Amours enfantines,

L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjàplus loin que l'Inde et que la Chine?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l'animer encor d'une voix argentine,
L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs?



Comments:
salut cousine, c'est bon les souvenirs...y'a rien à dire j'aime ça, mais quand mêm pas trop souvent car j'en pleurerais. Merci pour ce petit retour en arrière.
 
Et pis baffe sur la tombe des parents :

- Merci ma mère de m'avoir donné la vie pour bien me la bouffer...

- Merci mon père d'avoir déchargé pour mieux briller par ton absence...

RIP !
 
Souvenirs tristes et vagabonds...
 
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