jaiplusdesouvenirs

08 octobre 2006

 

je....?


Je me souviens... quand j'étais au S21, je me cachais derrière mon appareil photo, n'osant voir de mes propres yeux le sang au sol, les chaines, les cachots, et de manière compulsive j'appuyais sur le déclencheur, pour mettre une distance, voiler mon regard, eloigner de ma vue, me protéger...
Je sais qu'à chaque fois qu'elle entre en scène et s'apprête à livrer un combat, tout ce qu'elle me dit, tout ce qu'il va se passer dans l'arène, sur cette scène dont devront sortir un vainqueur et un vaincu, alors qu'y étaient rentrés deux êtres qui s'aimaient, je l'écris en moi, pour en faire un objet éloigné de ma vie réelle, un livre, quelque chose qui soit distant, différé... mettre une barrière entre ces mots et la douleur qu'ils créent et j'écris :

"Elle criait qu'elle m'avait ratée, qu'avoir une fille ne servait à rien, que j'étais incapable de relativiser et de l'aider. A grand renfort de sopalin, son maquillage caligraphiant sa peau comme de l'encre sur une feuille blanche, deux rigoles noiratres qui la rendaient encore plus pathétique.. Elle s'étouffait dans ses sanglots, me disant qu'elle m'appelait à l'aide, qu'elle s'en était toujours sortie sans moi mais que cette fois elle ne pourrait pas, non elle n'y arrivait plus, que je devais être là, qu'être adulte ce n'était pas ce que je faisais, que je me devais aujourd'hui de venir voir mes parents chaque jour, que je n'vais jamais rien compris, n'avais jamais été là... Elle lui disait qu'elle avait échoué à lui inculquer les moindres valeurs oui, et pourtant, pourtant elle lui avait toujours tout donné : une voiture, et à mes frères des années d'études, sans rien demander en retour, qu 'on était, qu'ils étaient une vraie famille et que je, qu'elle n'avait pas le droit de ne pas être là, de n'avoir pas le temps, de dormir jusqu'à midi. Que jamais elle n'aurait pensé en arriver là, que ses enfants étaient si égoistes, si peu mâtures, et elle l'ainée, quel mauvais exemple... Entre deux sanglots, elle me répétait tout son sacerdoce éducatif, toute la mission de sa vie, sa profession de foi, son combat de tous les jours pour avoir fait de nous ce que nous n'étions pas, quel échec, me disait-elle, lui disait-elle, quel échec d'avoir une fille comme toi...

"Moi j'écoutais, le plus stoïque possible, essayant de fermer aussitot qu'ouverte, chaque petite porosité douloureuse que ses mots creusaient en moi. Des slaves, ratée, minable, irresponsable, incapable... de petits soubressauts, des coups bas dont il fallait que je maitrise l'amplitude de douleur afin qu'elle ne se propage pas, comme toujours, comme depuis toujours, me concentrer sur autre chose, ne pas céder, ne pas souffrir, ne pas entrer dans son jeu. Je regardais mon chien, m'évadais par la fenêtre, m'ouvrais à la chaleur du soleil sur mon visage, m'efforçant de ne pas. Mais la connaissant, je savais que tant qu'elle ne m'aurait pas vue en larme, elle poursuivrait et je me souvenais qu'enfant je l'appelais en secret Folcoche. Elle était capable de continuer ainsi pendant de longues, d'interminables minutes... en vérité des années...
Les morceaux de sopalin sur la table s'empilaient, métaphore de notre relation, le visage grimé de ma mère maquillée pour son entrée en scène, son jeu pathétique de mère bafouée, mon père de sa voix faible essayant de la contenir, mais elle, qui avait tant aimé les tragiques,
se prenait au jeu de sa propre douleur, le meilleur rôle qu'elle ait su jouer, et moi, de plus en plus tassée, de plus en plus silencieuse, finalement. J'aurais voulu que tu me dises je t'aime crie t elle, que tu me soutiennes et m'aides et non que tu te lèves en retard, que tu brilles par ta continuelle absence... Tu ne sers à rien, lui dit-elle, prends ton chien et pars.
Alors... ?
Alors je pleure... bien sur... qu'auriez vous fait à sa place ? partir ? mais c'est oublier que son père est malade... crier ? ça va venir bien sûr, elle lui a légué son amour du theâtre et les mots déjà s'entrechoquent et se bousculent, tous plus meurtriers et violents les uns que les autres... mais en attendant...
Victorieuse, son chagrin diminue, voir sa fille pleurer quand même ça la remue et puis l'objectif est atteint et c'est là, oui là, que ma sa colère explose, et elle lui en fout plein la gueule et je n'ai de cesse qu'elle chiale encore plus et encore plus bordel tu crois que tu vas t'en tirer comme ça à me dire ce genre de saloperies ? tu crois franchement que je vais te laisser me foutre en l'air ? lui crie-t-elle, pendant combien de temps et jusqu'à quel âge crois tu que tu vas m'abaisser à la pire des culpabilités ? et jusqu'à quand vas tu avoir besoin d'exercer ta domniation de merde sur moi jusqu'à ce que j'en chiale pour que tu sèches tes larmes ?
Quel genre de mère es tu pour faire d'elle ton meilleur ennemi, ton souffre douleur, pour que la
douleur de ta fille t'apaise ?..."

J'écris dans ma tête ces scènes quotidiennes, qu'un jour peut-être j'aurais le courage de retranscire en premiere personne, peut etre un jour pourrais je dire en parlant de cette mère-là, que je ne souhaite à personne, et que je souhaite à tous à la fois.... JE.


Comments:
Parole de J...

Parler de sa mère...

Toi, es-tu un autre vraiment en écrivant ?

Ce qui t'a bouffé ta vie d'adulte, c'est qu'enfant elle a été incapable de dire simplement ma fille je t'aime..
Et je dis cela spontanément à la moitié de la lecture de ta note dont je ne veux même plus oonnaître la suite ou la fin...
 
Je verrai après
 
Il y a des films qui sont projetés simultanément à divers endroit de la carte, les mêmes personnages, les mêmes noms (et oui ! ça paraît fou !) les mêmes scènes, la scène du regard sur le jardin ensoleillé à travers la vitre, la même chute, la même problématique.
Les mouvements de caméras et la musique laissent à penser qu'à la fin elle la tue, mais surprise ! à la fin elle meurt seule, toujours amère, sans comprendre pourquoi l'indifférence.

Mais qui est Elle?
 
Lunar

il n’y a pas de vainqueur ou de vaincu...

Mais bien sûr dans l’arène à livrer le combat !

Petite fille, “tue” symboliquemet/proprement ta mère pour toi vivre !

A nouveau, c’est prime réaction de ma part, en sensitif, sans avoir lu la suite de ta note...

Je la lirai, et ferai peut-être comentaire plus posé intellectuel.

A commenter vite, je prend le risque de me planter et d’être à côté chiant...

Tu préfères les béni-oui-oui qui te lêches tes pompes ?
 
Lunar

malgré tout et tout et tout,

puis-je t'adresser petit bisou ?
 
Je sens hélas que tu vas répondre :
va te faire foutre connard !...
de jean C. dont par hasard mon papa avait les mêmes initiales....

Désolé Lunar, ce sont les miennes, et je ne vois pas de quel droit, tu pourrais me les interdire !

A moins que tu sois toujuors exclusive la fille à ton papa !!!!!
 
jean c tu n es pas un cauchemar ni un ami ni un ennemi...te cherche pas d autre statut que celui que tu as vraiment : tu es une merde... ah ouai aujourd hui faut pas me faire chier j ai l insulte facile... ainsi soit il !
 
???
 
sacha :
tu as mon estime

Lunar :
amen...
 
sacha te dit amen !
 
d'où tu inventes des comments que je ne fais pas ?

si c'est histoire d'emmerder Fidelyo je trouve ça un peu naze.

Soit naturelle bordel !
 
apparemment jean c usurpe des pseudos ma biche, evite moi ce genre de soupcons a deux balles, il a signé d autres commentaires par des pseudos empruntés... athina m'en a parlé...ouai on est en pleine science fiction, créons une ligue anti jean c.... enfin ca met du sel a l'internetvie...
 
Me voilà rassurée car je n'aurais pas apprécié que tu baisses dans mon estime, aussi excuses moi.
Du coup, me voilà amenée à m'adresser à L'autre couillon, en espérant qu'il n'interprête pas ça comme une sorte d'intérêt à sa ridicule personne/

Sombre crétin :
quand prendras-tu conscience que tu ne crées aucun émoi d'aucune sorte, ni plaisir, ni peur, ni rire, tu n'as pas d'existence ici, tu es juste chiant, inepte, imbécile.

Tu es une sorte de parasyte broutant, sans visage et sans profondeur, qui gratte et qui n'aura jamais aucune fonction dans la vie de ton malheureux hôte.
Je suis sûre qu'il y a des tas de forums avec des vrais intellos qui seraient ravis d'interprêter ta logorrhée comme de l'art, ici tu sais il n'y a que des anonymes qui s'essayent, va donc chercher la lumière chez les vrais intellos, très certainement t'accorderont-ils de l'interêt. Entre gens qui se comprennent...enfin j'me comprend !

Par pitié, n'imagine pas que j'attende (ou d'autres peut-être) une quelquonque réponse de ta part, la seule invitation que je n'aurais jamais à te lancer, c'est celle de fermer ta gueule difforme et puis surtout de te barrer loin.

Allez salut, va chercher des vrais amis un tout petit peu plus loin.
Sans rancune.

Ah j'oubliais !! n'utilises plus jamais mon nom, tu me salis de ta simple pensée.

Ce n'est pas un jeu, ce n'est pas un message subliminal, c'est un ordre.
 
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