jaiplusdesouvenirs

a été mon premier reflexe en sortant de chez elle... cacher mes larmes peut-être que je sens monter depuis quelques jours, foule sentimentale disait l autre, et me noyer au milieu d'inconnus, face à un écran qui me viderait le crâne... les séances ne correspondent pas.
Je marche, ou plutôt je tourne en rond, il pleuviote, j'ai les mots que je viens de prononcer qui martèlent un peu ma mémoire malmenée : je fuis.
J'ai fini comme ça : je fuis.
Je n'aime pas trop avoir fini comme ça... Cela rimait avec nuit, j'ai eu besoin de noir en sortant.
Il pleuviotait, j'ai acheté Libé, je me suis dit "Sarko a raison, la justice en France a demissionné, Chirac est au pouvoir, Clearstream est enterré, les enfants sont expulsés" Puis je me suis dit que je faisais de l'esprit et que je devrais le resortir à la cantine du bahut pour briller, ou devant un mec qui me plairait mais y en a pas, enfin pas là, en vérité y en a plein mais ils vivent à deux et je fais semblant de m'en foutre, là y en avait pas, jusqu'à ce que j'arrive à Franprix et que je le voie.
Dans ma tête je me disais : lève la tête et regarde moi connard allez. Mais c'était sans compter sur l'effet grasgras de mon shampoing hors de prix, Klorane pourtant bordel, acheté un jour où j'avais eu une crise d'achat compulsif de produits de beauté égale besoin de me faire du bien cher dans le genre Martine va chez le coiffeur, Martine chez Yves Rocher etc
Mes cheveux degueulasses me faisaient complexer et je comptais sur un coup de bol en me disant : ok je ne ressemble à rien en ce moment mais parfois les mecs ont de sales gouts la preuve y a toujours des beaux avec des moches qui sont pas même toujours très futées alors... Il a levé les yeux, il lui manquait 2euros, j'ai failli plonger dans mon larfeuille puis j'ai eu le reflexe de regarder sa main gauche, bon pas d'alliance mais quand même il doit être maqué forcément, non arrête toi t'es pas maquée ouai mais ils sont tous maqués ouai laisse béton pi 2e pour un mec maqué ça fait chier je bouge pas... Il part
Je sors mon sac s'éventre 50 mètres plus loin, un moche m'aide à ramasser, il devait se dire y a des nanas pas mal avec des moches même pas futés alors, la vie est mal foutue, il avait l'air de pas être gêné par mes cheveux degueu...
Je suis place Nation j'y retourne ouai vous êtes dans la rue face à mon sac mais en même temps c'est parce que vous faites fi de tout bi, non parce que vous faites fi de toute cohérence chronologique, pas bien, respectons le schéma narratif ! donc pas de séance, pas de séance, tout est loin, rentre chez toi me dis-je, fous toi dans le noir, regarde le plafond en écoutant de la musique et en prenant des substances psychotropes et réflechis à.... "je ne veux pas fonder de famille, ni être en couple, plutot être seule que de vivre ce que mes parents vivent et que pourtant ils appellent le bonheur, notre famille me fait mal, je prefère fuir que fonder la même et je ne vois pas comment ne pas tomber dans la reproduction, alors je fuis, oui je fuis"

Et j'ai senti ma gorge se nouer... merde... qu'est-ce que je vais foutre maintenant que ...? pfff c'est pas gagné, une fois qu'on a dit ça on a tout dit ou quoi ?
ché pas trop
j'me sens ... mmmh mouai un peu ouai voilà, ouai vas-y remets en un, bordel un pastis, c'est ça qu'il me faut ! ouh la stop le méchant yaourth que tu m'as servi dis !
On a bu trop de café Slanka c'est moi qui te le dis... passons au pastaga...

Comme il n'y avait aucune salle noire, je suis rentrée... mais j'ai pas d'ordi donc pas de musique, j'ai plus de drogue donc suis trop lucide... merde, même pas moyen de s'abêtir tranquille... pourtant mon cerveau manifeste le flagrant désir de se déconnecter... être bête... mes cheveux grasgras, mes non mecs, mes points en moins, mon américain, mes poils aux jambes, ma non musique... et moi... ah ouai... connerie attends moi j'arrive !

je vais mater le plafond tiens, ouai les yeux dans les yeux, le plafond et moi, face a face, sur mon pieu, tout téléphone éteint,
A ver si me dice algo...