jaiplusdesouvenirs

25 août 2006

 

ELLE


Cest elle, oui bien elle, qui fait que je ne suis pas vous et que je suis integralement moi, tout ce qui me constitue et me differencie de vous, tout ce qui fait que je chante le jour et pleure souvent la nuit.
C est elle qui fait que j aime comme j aime et ecris ce que j ecris, crie aussi et jouis comme je jouis et fais l amour et ris, et m enerve et m emporte, comme je fais l amour et ris et m enerve et m emporte.
C est elle ma putain de sensibilite qui me coute tant et que j ai longtemps cru vaincue ou du moins apprivoisee ou du moins comprise ou du moins, cernee...
C est elle qui me fait souvent avoir peur, paniquer, hurler, c est elle qui me fait fuir ou rester.
Ma putain de sensibilite, que je cherie souvent pour me faire encore lever la tete au ciel presque chaque soir, ou pour m emouvoir sur un film bidon, pour m attendrir sur le sort d un malheureux ou m enthousiasmer sur une chanson ou un poème, elle dont j ai appris a etre fiere avec les annees.

Mais, c est aussi elle qui me fait languir comme une stupide conne pour un regard ou un coup de fil, elle qui me cloue au net des jours entiers en attendant un mail qui ne viendra jamais, elle encore qui me surprend apres trois coups de bite a rentrer chez moi si triste de n avoir pas trouvé l amour, ni meme inspire la tendresse, elle toujours qui me nous le ventre quand tel ami ne m appelle pas ou oublie mon anniversaire...
Sensibilite je te hais, qui me rends si fragile et si vulnerable, qui abuse bien trop souvent ma fierte et ma joie et aneantis en un instant tous les efforts de rationnalite, de confiance en soi et de temporisation auxquels je m essaie depuis si longtemps.
Sensibilite je te hais qui m arrache des larmes et des cafards pour trois jours de bonheur vecus a l autre bout du monde, pour ma peur d etre oubliee, de crever loin de tous, pour encore ces larmes apres l orgasme ou quand ils me tournent le dos et s eloignent de moi dans un lit si vide. Alors que je suis moi meme incapable de les aimer.
Je te hais de ne me renvoyer que l absence et la peur et l angoisse, le manque d amour et le regret, la nostalgie et le desir.
Je te hais d etre si constante a me fragiliser et si incapable à m aider a créer.
Inutile, sensibilite, inutile, qui me met a nu, trop souvent et ne me garde de rien, fait de moi un receptacle de toutes douleurs et deceptions.

Une porte béante, donnant sur un vide venteux, un courant d airs chariant des eclats de rires et de larmes, des frustrations et des manques à en crever, mais une porte toujours ouverte, bien trop grande ouverte, battante, a tous les vents...

Comment fait on pour se foutre des choses ? Apprenez moi...


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