03 juillet 2006
Crias cuervos... te comen los ojos...
Un chien fidèle pourtant, pour qui j'avais beaucoup d'affection, et pourtant en le choisissant de cette race là précisement, on m'avait prévenue : ils se retournent souvent contre leur maître, mais j'aimais son regard triste, j'aimais la douceur de son poil, la façon dont il posait sa tête sur moi quand il voulait que je le caresse, nos promenades en forêt ou à la plage...
Pourtant il y a quelques jours il m'a attaquée, et mordue.
Je sentais qu'il avait changé de comportement, il montrait les dents, en vérité, il sentait ce pauvre bon vieux cabot, que je le délaissais pour d'autres chiots plus enjoués et vigoureux, plus rapides et divertissants.
Alors un soir, pensant sans doute -si tant est qu'un chien puisse penser- que c'était un de mes derniers soirs à ses côtés, il a attaqué et mordu...
La blessure était moindre, je pensais facilement la résorber et le sang qui s'en échappait me fascinait.
Je l 'ai aimé ce sang, qui coule entre mes jambes, qui coule sur mon ventre, là où l'on m'a mordue.
Pourtant il n'y a eu nulle douleur, à peine le pincement de la machoire qui se referme et les dents qui déchirent la peau, si facilement ! c'en est toujours surprenant, dans ma chair et s'enfoncent un peu,si peu... Il fut si rapide, si imprévu, que je n'ai meme pas eu le temps d'avoir peur : c'est un professionnel, pas un chien de combat, non, mais un des ces vieux batard ramassé sur la route, un chien qui a eu l'habitude des combats de rue, à qui l'on ne donnait pas cher de la vie et qui a s'est accroché par dépit, se dévouant à sa maitresse comme à un sauveur, avec intégrité, jalousie, hargne mais reconnaissance et fidèlité...
J'ai regardé bêtement ma blessure, et mon regard s'est porté mon chien qui la veille encore me faisait des fêtes. Il m'a semblé voir dans ses yeux une lueur que je ne lui connaissais pas, de rémission totale à la colère, une animalité primaire, effrayante, prête à tout et pourtant, il gardait l'échine courbée... sa rage était sa peur d'être à nouveau abandonné.
C'est sans doute à ce moment que j'ai commencé à souffrir et à me rendre compte que cela m'otait le droit de l'aimer et qu'il fallait que je me résolve à m'en séparer pour toujours.
Contre mes mains j'ai pressé la blessure et mes doigts se sont teintés de rouge, le sang perçait à la comissure, cela coulait le long de mes fesses, le long de mes cuisses et sur mes mollets et jusqu'au sol, une seule lettre de sang, comme une route sur mon corps, qui fit une mer à mes pieds... le souffle me manquait petit à petit. Le sang lui-même saignait.
La blessure s'elargissait, et déjà mes mains ne suffisaient plus à contenir l'afflux du sang, et mes viscères bavèrent hors de mon corps, inexorablement, je me répandais sur le sol et mon chien, mon chien, O comble de l'horreur, se mit à lécher mon sang... il lappait et lappait, semblant se délecter.
Alors prise d'un mouvement de folie, je trempai mes mains dedans moi aussi, et m'en peignis le visage, mêlant mes larmes d' incrédulité, de douleur et d'abandon total au sang qui barbouillait ma face que je levai au ciel, et je me mis à rire, que pouvais-je faire d'autre, moi qui devenais la pature de celui qui si longtemps m'avait aimée, protégée, comprise, amusée ?
Stimulé par sa curie, le chien devenait loup, et ma peur l'excitait, il en sentait l'odeur mêlée à celle de mon sang, il sentait ma douleur et devinait mes larmes et presque malgré lui, l'amitié lui ayant inculqué quelques bons reflexes, il vint les lécher. Mais sa langue sur mon visage n'était plus celle de la bête amie, sa langue devenait celle perfide, de la Bête dont l'esprit, attisé par le carnage, le possédait. Le chien grogna, immobile, la gueule ensanglantée, ses yeux de fauve - animé d'un feu infernal- plantés en mes yeux de mourante, et soudain, cédant à l'appel de son instinct sauvage, avec une incroyable rapidité, il se jeta sur mon ventre et enfonça sa truffe en mes entrailles, me faisant hurler d'une douleur joussive comprenant la proche délivrance.
Halalie....allongée sur mon Caucase, je posais mes mains sur sa tête, et pendant que le loup rongeait mon foie, je caressais une derniere fois les poils soyeux de celui qui m'avait tant aimée . Et soudain je compris qu'il m'offrait la une si belle mort qu'il y sacrifiait sa vie, car il savait tout comme moi, qu'il ne pourrait survivre sans mon amour.
Pourtant il y a quelques jours il m'a attaquée, et mordue.
Je sentais qu'il avait changé de comportement, il montrait les dents, en vérité, il sentait ce pauvre bon vieux cabot, que je le délaissais pour d'autres chiots plus enjoués et vigoureux, plus rapides et divertissants.
Alors un soir, pensant sans doute -si tant est qu'un chien puisse penser- que c'était un de mes derniers soirs à ses côtés, il a attaqué et mordu...
La blessure était moindre, je pensais facilement la résorber et le sang qui s'en échappait me fascinait.
Je l 'ai aimé ce sang, qui coule entre mes jambes, qui coule sur mon ventre, là où l'on m'a mordue.
Pourtant il n'y a eu nulle douleur, à peine le pincement de la machoire qui se referme et les dents qui déchirent la peau, si facilement ! c'en est toujours surprenant, dans ma chair et s'enfoncent un peu,si peu... Il fut si rapide, si imprévu, que je n'ai meme pas eu le temps d'avoir peur : c'est un professionnel, pas un chien de combat, non, mais un des ces vieux batard ramassé sur la route, un chien qui a eu l'habitude des combats de rue, à qui l'on ne donnait pas cher de la vie et qui a s'est accroché par dépit, se dévouant à sa maitresse comme à un sauveur, avec intégrité, jalousie, hargne mais reconnaissance et fidèlité...
J'ai regardé bêtement ma blessure, et mon regard s'est porté mon chien qui la veille encore me faisait des fêtes. Il m'a semblé voir dans ses yeux une lueur que je ne lui connaissais pas, de rémission totale à la colère, une animalité primaire, effrayante, prête à tout et pourtant, il gardait l'échine courbée... sa rage était sa peur d'être à nouveau abandonné.
C'est sans doute à ce moment que j'ai commencé à souffrir et à me rendre compte que cela m'otait le droit de l'aimer et qu'il fallait que je me résolve à m'en séparer pour toujours.
Contre mes mains j'ai pressé la blessure et mes doigts se sont teintés de rouge, le sang perçait à la comissure, cela coulait le long de mes fesses, le long de mes cuisses et sur mes mollets et jusqu'au sol, une seule lettre de sang, comme une route sur mon corps, qui fit une mer à mes pieds... le souffle me manquait petit à petit. Le sang lui-même saignait.
La blessure s'elargissait, et déjà mes mains ne suffisaient plus à contenir l'afflux du sang, et mes viscères bavèrent hors de mon corps, inexorablement, je me répandais sur le sol et mon chien, mon chien, O comble de l'horreur, se mit à lécher mon sang... il lappait et lappait, semblant se délecter.
Alors prise d'un mouvement de folie, je trempai mes mains dedans moi aussi, et m'en peignis le visage, mêlant mes larmes d' incrédulité, de douleur et d'abandon total au sang qui barbouillait ma face que je levai au ciel, et je me mis à rire, que pouvais-je faire d'autre, moi qui devenais la pature de celui qui si longtemps m'avait aimée, protégée, comprise, amusée ?
Stimulé par sa curie, le chien devenait loup, et ma peur l'excitait, il en sentait l'odeur mêlée à celle de mon sang, il sentait ma douleur et devinait mes larmes et presque malgré lui, l'amitié lui ayant inculqué quelques bons reflexes, il vint les lécher. Mais sa langue sur mon visage n'était plus celle de la bête amie, sa langue devenait celle perfide, de la Bête dont l'esprit, attisé par le carnage, le possédait. Le chien grogna, immobile, la gueule ensanglantée, ses yeux de fauve - animé d'un feu infernal- plantés en mes yeux de mourante, et soudain, cédant à l'appel de son instinct sauvage, avec une incroyable rapidité, il se jeta sur mon ventre et enfonça sa truffe en mes entrailles, me faisant hurler d'une douleur joussive comprenant la proche délivrance.
Halalie....allongée sur mon Caucase, je posais mes mains sur sa tête, et pendant que le loup rongeait mon foie, je caressais une derniere fois les poils soyeux de celui qui m'avait tant aimée . Et soudain je compris qu'il m'offrait la une si belle mort qu'il y sacrifiait sa vie, car il savait tout comme moi, qu'il ne pourrait survivre sans mon amour.
Comments:
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ouai mais tu sais c'est comme le coeur a ses raisons que la raison ignore ne connait pas point... bref on s approprie le proverbe quoi... et le mien il me bouffe de corbeau donc ca marche
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