jaiplusdesouvenirs

02 juin 2006

 

Fa ce à fa ce



Je pousse la porte de ma chambre et un monde mort s'offre à moi, dont je sens immédiatement l'intraitable froideur m'envahir.
Il est là, à même le sol, fixement qui me toise, l'oeil morne, son regard vide confine à la dureté culpabilisante et glaciale. Il git, immobile, le flanc ouvert d'une longue plaie béante encore fraiche, sur le côté droit, celui qui n'était pas atteint par le cancer. La blessure s'offre sanglante à mon regard qui se détourne et cherche ailleurs un signe de vie, de nous deux. D'avant. Mais il ne reste plus aucun signe de l'Autre, comme s'il n'avait jamais existé. Il n'y a plus que ce cadavre, dont la mort me demande des comptes de façon autoritaire dans le rictus grimaçant de son silence, et moi, qui cherche à fuir.
Lui éventré et cette blessure qui crie à la trahison et hurle muettement au fond de moi, petit moment de panique. J'avance vers lui, il ne bouge pas, et pour cause... Je tente de me raccrocher vainement à quelque chose de familier, n'importe quoi qui n'appartienne qu'à moi, je cherche à puiser dans le décor de ma chambre comme on plonge au plus profond de soi dans les moments ou une trop grande douleur menace de faire imploser en mille éclats notre reflet dans le miroir, pour s'enfoncer au plus profond de nous à la recherche de l'essence même de ce qui nous constitue, et nous rend indestructible, irreductible.
Mais rien, ma chanbre se refuse à être rassurante et j'échoue, je dois faire face.
Je pourrais me jeter sur lui, pleurer, humer son odeur à la recher d'un brin de vie, de nous deux, de nos unions et lui demander pardon en le serrant contre moi, ce serait Coppolien et cela me donnerait la gerbe, cet adaggio en trois sanglots.
Je reste pantelante, je me refuse.
Je ne sais plus où aller, que faire, je pense à l'Autre, cela me fait mal, et finalement, je détourne mon regard de lui...


... mon lit.
Je sors.


Comments:
Les lits sont parfois bien cruels, alors à quoi bon les refaire...
 
notez qu'il est toujours trés important de dormir avec un ou deux rouleaux de Pq prés de son lit, on ne sait jamais... un indien épicé un peu trop vite avalé, un mexicain aux haricots rouges pas frais, et badabam c'est la catastrophe. A moins que ce soit pour autre chose...
 
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