jaiplusdesouvenirs

07 juin 2006

 

CHaque saison...


Il va me dire que j'écris trop et pourtant ce soir je voudrais me tuer par l'écriture à en faire saigner mes doigts et à en ronger mes bras jusqu'à mon cou et à me protéger pourtant du mal qui progresse lentement partout, me contamine...
Il va m'écrire des choses horribles, que je cherche la gloriole et la paix et qu'il ne croit plus en moi et pourtant c'est qu'il ne croit plus en nous et je voudrais écrire ce soir comme on court, comme on pleure, comme on crie, avec hoquets, rage et colère.
Cela a commencé par ne pas éclater, comme n'importe quelle grande douleur qui menace et d'ailleurs cela n'éclatera pas, 10 lignes et c'est déjà contenu.
Je lui ai dit que ma douleur ou ma colère étaient comme dans une bulle qui grossit doucement, se chargeant de pluie, de tonnerre, de foudre, de bruits et de tremblements et puis étrangement, la bulle en rémission implose en silence, comme une plume qui tombe au sol, pouf.
J'avais juste oublié l'onde de choc.

Bordel je tiens à ma fragilité, à cette douleur qui a d'abord, de façon insidieuse, vicieuse, aveuglément, muettement, a gagné ma gorge, mon ventre, et s'est répandue en larmes, quelle surprise, et... je pleure.
J'y tiens à cette "sainte douleur", ma soeur, protège moi de la haine, de la colère et du mépris.

Ce soir... sans armes aux mains, sans victoires, juste lui et moi, je ne peux pas le créer et le combattre, je ne sais pas faire comme ils font et inventer de lui un ennemi pour mieux le réduire. Un peu de pudeur ! un peu de respect ! bordel ou crève notre amour, ou git-il ? au coin de quelle cheminée, sur quelle plage l'avons nous égaré ? dans quels draps agonise notre confiance, laissée pour compte, négligée, mal menée... Baffoués, foulés, piétinés, l'amour des étreintes, la tendresses, les rires et les confidences, dégradés, puant une gerbe si fraiche...

Voyons où ranger mon passé heureux, même courts de quelques jours quand je le contemple à l'aune de l'opprobe qu'il jette sur moi ? comment concilier...?

Il y a (dit Franck) la colère, la misère, la tristesse, et l'écriture, envers et contre toi et tout ce que tu penses et tout ce que tu dis, que je t'appelle mon chéri par amour, par faiblesse, par culpabilité ou par ironie. Il y a cela, moi ébranlée, moi branlante, toujours prête à céder et moi plus fière que jamais, quand bien même l'angle ne serait pas droit, après tout, Pise joue en ma faveur qui jamais ne s'écroule.
Ne pas trouver le sommeil à nouveau, prendre ce truc au gout si amer, me souvenir ce soir seule de ce que même hier soir c'était encore bon, de ne pas savoir
Ne pas savoir c'est interdit.... et je ne sais jamais, jamais, jamais rien.
Est-ce mon amour de la lune, du crépuscule, des grandes marées au vent qui m'emporte ? est ce mon amour de l'odeur de mes pins ou est-ce penser à la fois j'aime et je n'aime pas, à la fois je veux et je ne veux pas je sais et je ne sais pas... est ce ça qu'il m est reproché, dont je suis coupable ? Y a t il une place pour l'Indécis ? quelle est cette dicature de la certitude ?
je ne veux pas travailler ce texte, je ne veux pas ecrire pour etre lue et pourtant je le serai et juste par toi, ignoble amour que j'aime haïr.
Ce soir, je vais me lover dans ma douleur... amie chérie, ma douce enfant, viens près de moi, enlace moi, fais mes oreillers plus tendres et chaleureux et ma couette plus maternelle et immensément m'encerclant, fais de mes étoiles des galaxies et de ma chambre un univers et recueille moi, jolie douleur, cueille la tige sans pétales, pour que je joue au jeu des souvenirs et me replonge à la première seconde du premier instant, là où tout a commencé... souviens toi, chantons...


"Chaque saison était notre saison d'aimer"

Alors qu un arc en ciel embellit le ciel et le charge d une sacrée dimension, mes pensées volent vers toi
(...)
le ciel est epais, poisseux, gris et humide, c est l automne...
on fait connaissance et on va boire des verres chez les lesbiennes, on s ecrit des mails, j aime alex, toi ton imperatrice et ta muse qui part bientot.... bientot je fais une fete pour son depart, tu seras la, on sera amis, ta presence me fera du bien comme toujours, je me sentirai proche de toi et saurai qu on a le temps toi et moi pour se rapprocher l un l autre....

le ciel est blanc, opaque, il fait froid, il pleut.... c est l hiver... on est amis et on boit plus longtemps, on va au theatre et on se raconte des choses vraies et plus profondes, on tient l un a l autre et on peut deja parfois se faire un peu de mal et beaucoup plus de bien, je n aime plus alex, ta muse est loin et te manque, je baise a droite a gauche, en espagnol, shorty est ds l ombre....

le ciel a un coin de ciel bleu, dehors les oiseaux chantent et nous etourdissent, illuminant nos petits matins cernés, parfois le soleil perce et devoile mes bras et mon decolleté, tu vas chez le coiffeur, c est le printemps... on est amoureux. on dort ensemble, on se caresse, on fait l amour, on se deteste, on s aime, on se trompe, on apprend a se connaitre nouveaux, on s enferme on s ouvre, on recommence, on dort, on jeune....

le ciel est franchement bleu, il fait chaud, on bronze, on est mat, les oiseaux s egosillent ainsi que les moustiques, vento a les poils qui repoussent, les hommes sont torses nus, les femmes ont les jambes longues.... et bientot je vais partir

et puis viendra l automne.... et l hiver.... et un an sera passé..."


Il est bientot 3h, et la nuit me répond ce soir... il est 3h et demain tout se joue, tant de choses, qui vont décider de tout un futur déterminant.
La nuit me répond et se dérobe à moi ce soir, elle me charme et m'offre comme une danse langoureuse, au velours de ses reflets de jais.
Il y a la nuit, il y a le silence et Seb tousse pourtant, et il y a moi. Un moment d'éternité, où le temps se suspend et les minutes défilent, lentement, sur l'écran, comme un générique de fin...



Comments:
C'est quoi l'écriture qui nous hante ? le symptôme ? la maladie elle-même ? est-ce la vie qui dit notre écriture ? ou est-ce l'écriture qui dit notre vie ? est-ce un trop plein de vie ? Ou un pas assez de vie ? est-ce que c'est nous qui la choisissons ? Ou est-ce que c'est elle qui nous choisit ?...
Ce que je sais c'est que l'écriture, pour peu qu'on aille assez au bout, sait quelque chose de nous que nous ignorons, c'est pour cela que parfois elle nous retourne la chair comme un lapin qu'on écorche...
 
Il est rentré chez lui...après deux mois de fugue, d'errance et de vagabondages. Efflenqué, la fourrure aglomérée et crasseuse, un oeil fermé, les oreilles déchirées, il fait peine à voir...bien sur il va dormir, beaucoup dormir, manger aussi mais son estomac ne supporte toujours rien. Il se promet d'essayer l'herbe tendre du jardin qu'il trouvait, jadis, si appetissante. Mais que reste t'il à purger? En attendant il va se lustrer les poils, lécher les croutes, ronger les griffes, et cicatriser les coussinets, blotti et silencieux là ou ses os lui font le moins mal. Il sent qu'il va garder encore quelques temps ce regard toujour vert bien sur, mais tantot trouble, tantot vide, à se demander s'il aura de nouveau la force de ronronner. pour l'instant il se souvient du feulement de la vie qui courait dans leurs veines. Dieu que ce fut bon, Dieu que ce fut dur. Il sait...non il ne sait plus rien. Mais qui va lui lécher l'âme maintenant?
 
il savait qu il savait, alors il a pris le risque de pousser encore une fois la limite du supportable, et il sait oui il sait que bientot il ronronnera encore
ce qu il ne sait toujours pas, c est combien il est dangereux de jouer avec des chattes échaudées, ce qu'il a oublié de savoir en effet, c est que même si l on renait de ses cendres, parfois il vaut mieux ne pas cramer....
 
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