jaiplusdesouvenirs

24 avril 2006

 

post coitum... animal triste


La fenetre de ma chambre est ouverte et la pluie résonne dans la cour, l'odeur fraiche du bitume remonte, il pleut, ça y est : le printemps est là...
Il pleut de cette eau printannière qui n'abuse personne, le voudrait-elle qu'elle ne le pourrait plus : nos corps ont été échauffés, nos peaux tannées, et dans l'armoire l'horloge a tourné... Chacun le sait, c'est une de ces pluies d'avril, une pluie amie, un orage comme on les aime...

Le printemps est là, il pleut, et enfin si parfaitement, il pleut de façon rassurante et tant pis pour nos amis en vélo, il pleutet par ma fenêtre je suis comme on va à l'opéra voir un concerto....

Le concerto pour un orage s'ouvre sur un profond rugissement de tonnerre, puis monte l'adagio de la pluie, chaque goutte effleure l'air comme tant de notes sur un piano, légères, concerto pour un printemps, perfection des éléments, douce musique, l'éclair de la baguette du chef d'orchestre.... et voici le tutti, pluie tonnerre éclair s'emballent et explosent...

Aimer le tonnerre, aimer la tempête, celle à l'exterieur, pas celle au dedans, qui est étrangement présente... le vent s'est engouffré, les voiles se gonflent, il faut tenter de vivre... tenter de vivre...

Ce soir je voudrais dire... je suis prisonniere de ta lecture pourtant.

Il est rentré sans me dire bonsoir pour la première fois...

L'orage ne me lavera pas de tout, non. Pas de cette vague de tristesse qui monte après l'amour, pas de ce sentiment intense d'absence totale, quand le corps retombe en frémissant, inexplicablement. Les spasmes vains de mes muscles n'ont pas d'écho en moi, rien n'y répond, personne... c'est toujours seule que je jouis, toujours seule, entre les quatre murs de mes yeux clos... Cela résonne en creux, quand la tension retombe, je n'entends plus que mon sang qui bat comme on frapperait à une porte déjà ouverte pour laisser libre un passage ou nul ne s'aventure.
Rien n'est atteint, nulle victoire, je suis encore là, face à moi-même, toujours moi, encore moi, trop... trop moi.

Mon corps tremble et se vide, mon âme s'élève, se consumme et crève. Petite mort que me fais tu ?

L'Autre n'est plus moi, ni son coprs qui soudain me gêne, ni sa peau qui soudain me brule et m'irrite, alors j'échoue, je ne vaincs que moi même et ne suis jamais conquise. Défaite de l'amour...
L'amour est mort j'en tremble encore, le sexe m'est une longue plainte, l'orgasme une rupture,
un appel à l'amour qui aboutit souvent à un constat d'échec, chaque fois un constat de solitude. Il n'y a plus personne en moi, que moi, et je ne me veux plus. Je voudrais que l'écho éclate en dehors de moi, et non pas confiné entre les parois des miroirs intérieurs qui ne mirent que le noir de l'absence.

Faire l'amour défait souvent l'amour, faire l'amour souvent me brise et me fait mal.
Alors je baise, j'en pleure moins... et mon corps est moins lourd, moins laid, moins pesant, moins méfiant... et je n'espere plus, je suis.

Ca y est le printemps est la, il pleut... entre mes jambes, sur mes joues, dehors dans la cour...


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