jaiplusdesouvenirs

25 mars 2006

 

FLORILEGE/ HYMNE AU BAISER



J ai envie de te voir et que tu me serres dans tes bras... doucement... il pleuvrait, comme ce soir à Marseille dans le porche de cette porte ou nous nous refugiames, une bruine douce tombait, un manteau de pluie comme une caresse, il me disait "non, on ne doit pas ma copine... " et je le regardais brulante, mes yeux penetraient au plus profond de lui meme, alcoolisée à en être à moi seule une bouteille de pastis lorsqu il ne coutait qu'1e50 au Petit Nice...
je tanguais, chancelais, il me fuyait, me cherchant, moi brulante de désir, cupide, sexuelle, il me disait non et je l'embrassais, je trouvais ça excitant... excitant qu'il dise non à travers mes lèvres...
rares sont les baisers dont je me souviens... trop rares, nos premiers baisers sont souvent sacrifiés à l'urgence du désir, mal soignés, hatifs, baclés...
florilège de premiers baisers... desquels me souviens-je ? dans l'escalier
dérobé
quand j'ai lancé mon foulard autour de son cou, lui qui partait, et je l'ai tiré à moi, lui imposant ma volonté buccale, que je subissais moi aussi
dans un taxi a Madrid
dans un appartement argentin à Madrid
dans la cave au Banana
dans les rues de cette ville dont je dois taire le nom apres qu il m ait couru apres et retenue par le bras, et les gens nous regarderent en riant
et des mes nuits d'amour, combien m'en reste t il en mémoire ? si peu... envolés...tous ces souvenirs... don au ciel...
Embrasse moi ce soir, comme chante Michèle Torr, emmène moi danser ce soir, joue contre joue... Embrasse moi avec douceur et pose tes mains sur mon visage, doucement avance ton visage et bascule ta tête, les yeux clos, comme embrassait julien, un contact dont la douceur n'était pas que surface, mais épaisse, spatiale, montait au ciel et redescendait tout le long de l'échine, tel un éclair emmanché d'une main de frissons, parcourant mon corps, de haut en bas, de bas en haut, puis à l'intérieur enfin, des épaules aux reins,et entre les jambes... contractées...

Toi c'est toi et lui et lui aussi, un trop vieux, un trop laid, un trop maqué, un trop beau... tous aimés, tous désirés, tous me désirent sans pour autant vouloir de moi.

Puis mettant la bouche sienne
Tout à plat dessus la mienne,
Me mord et je la remords;

je lui darde, elle me darde

Sa languette frétillarde;

Puis en ses bras je m'endors,

D'un baiser mignard et long

Me resuce l'âme adonc.

Puis en soufflant la repousse,

La resuce encore un coup

Avec son haleine douce,

Tout ainsi les Colombelles

Trémoussant un peu les ailes

Hâtivement se vont baisant.


Ronsard







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