15 février 2006
Absence d'absence
aujourd hui elle s'est posée des questions mais ces questions, pour une rare fois, n'étaient pas des angoisses... elle s'est interrogée sur les choses anodines qui peuplent le quotidien et font que malgré toutes nos peurs et tous nos doutes, malgré le scepticisme tenace et réaliste, chaque jour est différent du précédent.
Pour une fois cependant, être seule le soir, seule demain, n'avoir envie de rien faire, ne pas vouloir aimer, ou aléatoirement à 13h avoir envie de chocolat au point de sortir en acheter chez le reubeu du coin de la rue, aléatoirement à 15h à 15h30 a 16h..., avoir envie d'aller chez le coiffeur, aléatoirement encore à 16h30 puis à 17h avoir besoin de depenser de l'argent, absurdement a 18h avoir envie de manger de la semoule au lait, incompréhensiblement à 20h penser à C., compréhensiblement à 20h30 se demander si c'estt bien qu'il vienne lui rendre visite quelque jours a Paris (question récurrente de la journée) pour une fois... tout ce fratras de questions... tout ce ramassis de çavatropdesoi etait presque presque naturel, non anxiogène comme l'est trop souvent ce quotidien lorsqu'il fleurte avec la vacuité jusqu'à en rivaliser de non sens.
La journée touche à sa fin qui ne comptera nullement, nulle part, dans sa vie. A aucun moment elle ne l'évoquera - sauf peut etre quand elle se souviendra du moment si important où avec ses amies, autour de ce café vers16h, elles se sont dit ces choses sans importance et alors, parce qu'elles réussiront à se souvenir de leurs propos échangés, et du moment exact, du lieu, du cadre, du halo entourant ces paroles, ces propos redeviendront pertinents, réels. "Mais si tu te souviens, je te l'ai dit chez tes parents, dans la cuisine là, même qu'il y avait Maria qui écoutait! - Ah oui, c'est vrai, il y avait Maria"
Elle a aussi volé d'msn en mail, en coups de fil, en tasses de thé, à se regarder pisser dans le miroir des chiottes du bas en se faisant des grimaces, le jean' aux pieds, elle a par ailleurs corrigé des copies débiles ("Balzac nous prouve que l'Homme a une montée d'hormones"phrases qui la distraieront) d'autres moins débiles. Elle a laissé glisser ses pieds de parquet en carrelage, de carrelage en pierres froides du jardin, en chaussures pour acheter du pain. Elle a joué avec ses cheveux, fait couler deux bains froids, parlé à son amie de Bordeaux d'hommes et d'histoires d'amour aux noms interchangeables. Elle a fait et fait et fait tant de gestes à la con, tant de numéros de téléphones, de sms, tant de mouvements de têtes, de paupières, levé les bras (prendre le café le poser sur la table prendre un bol vider la machine manger une mandarine prendre la décision que cette parenthèse n'aura pas de fin ouvrir le frigo fermer le frigo se cogner dire Aïe pour entendre sa voix et pas seulement le ronron du frigo ouvert puis fermé puis ouvert fait des pates fait revenir un oignon qui tentait de la quitter regarder la tele zapper tenter de convaincre son frère que l'huile d olive sert aussi a cuire des aliments pisser encore à cause du thé reprendre ses copies continuer a lever des bras baisser lever baisser les bras plier les jambes les croiser décroiser appeler H pour le voir ce soir et se réjouir qu'il ne le puisse pas puisqu'en définitive l'autre alternative la tentait plus faire des pas carrelage parquet escalier téléphone sonne ou est il carrelage parquet thé café mandarine copie sourire grimace toilettes parquet telephone télé annuler autre alternative qui ne la tente plus carrelage internet cigarette briquet ? briquet parquet parquet canapé... stop ! trop de rien !!! Elle a Fait. Verbe vicariant et pour cause !
A part ça, qui est non seulement d'une teneur en importance quasi nulle et par ailleurs totalement indigne d'être relaté ou alors seulement digne au titre du paragon de la non information, voire de la désinformation, cette journée du 14 fevrier 2006, disparaitrait totalement de sa mémoire. Et l'an prochain, comme tous les ans, quand elle cèderait malgré elle à la tentation de s'interroger sur son emploi du temps de la dernière Saint Valentin, elle dirait "Boah, je sais plus, je devais regarder la télé" (oui il y avait Jurassic park 2 et la Mouche ce soir)
La journée a été hapée par le gris de l'hiver... Ainsi soit-il.
Pour une fois cependant, être seule le soir, seule demain, n'avoir envie de rien faire, ne pas vouloir aimer, ou aléatoirement à 13h avoir envie de chocolat au point de sortir en acheter chez le reubeu du coin de la rue, aléatoirement à 15h à 15h30 a 16h..., avoir envie d'aller chez le coiffeur, aléatoirement encore à 16h30 puis à 17h avoir besoin de depenser de l'argent, absurdement a 18h avoir envie de manger de la semoule au lait, incompréhensiblement à 20h penser à C., compréhensiblement à 20h30 se demander si c'estt bien qu'il vienne lui rendre visite quelque jours a Paris (question récurrente de la journée) pour une fois... tout ce fratras de questions... tout ce ramassis de çavatropdesoi etait presque presque naturel, non anxiogène comme l'est trop souvent ce quotidien lorsqu'il fleurte avec la vacuité jusqu'à en rivaliser de non sens.
La journée touche à sa fin qui ne comptera nullement, nulle part, dans sa vie. A aucun moment elle ne l'évoquera - sauf peut etre quand elle se souviendra du moment si important où avec ses amies, autour de ce café vers16h, elles se sont dit ces choses sans importance et alors, parce qu'elles réussiront à se souvenir de leurs propos échangés, et du moment exact, du lieu, du cadre, du halo entourant ces paroles, ces propos redeviendront pertinents, réels. "Mais si tu te souviens, je te l'ai dit chez tes parents, dans la cuisine là, même qu'il y avait Maria qui écoutait! - Ah oui, c'est vrai, il y avait Maria"
Elle a aussi volé d'msn en mail, en coups de fil, en tasses de thé, à se regarder pisser dans le miroir des chiottes du bas en se faisant des grimaces, le jean' aux pieds, elle a par ailleurs corrigé des copies débiles ("Balzac nous prouve que l'Homme a une montée d'hormones"phrases qui la distraieront) d'autres moins débiles. Elle a laissé glisser ses pieds de parquet en carrelage, de carrelage en pierres froides du jardin, en chaussures pour acheter du pain. Elle a joué avec ses cheveux, fait couler deux bains froids, parlé à son amie de Bordeaux d'hommes et d'histoires d'amour aux noms interchangeables. Elle a fait et fait et fait tant de gestes à la con, tant de numéros de téléphones, de sms, tant de mouvements de têtes, de paupières, levé les bras (prendre le café le poser sur la table prendre un bol vider la machine manger une mandarine prendre la décision que cette parenthèse n'aura pas de fin ouvrir le frigo fermer le frigo se cogner dire Aïe pour entendre sa voix et pas seulement le ronron du frigo ouvert puis fermé puis ouvert fait des pates fait revenir un oignon qui tentait de la quitter regarder la tele zapper tenter de convaincre son frère que l'huile d olive sert aussi a cuire des aliments pisser encore à cause du thé reprendre ses copies continuer a lever des bras baisser lever baisser les bras plier les jambes les croiser décroiser appeler H pour le voir ce soir et se réjouir qu'il ne le puisse pas puisqu'en définitive l'autre alternative la tentait plus faire des pas carrelage parquet escalier téléphone sonne ou est il carrelage parquet thé café mandarine copie sourire grimace toilettes parquet telephone télé annuler autre alternative qui ne la tente plus carrelage internet cigarette briquet ? briquet parquet parquet canapé... stop ! trop de rien !!! Elle a Fait. Verbe vicariant et pour cause !
A part ça, qui est non seulement d'une teneur en importance quasi nulle et par ailleurs totalement indigne d'être relaté ou alors seulement digne au titre du paragon de la non information, voire de la désinformation, cette journée du 14 fevrier 2006, disparaitrait totalement de sa mémoire. Et l'an prochain, comme tous les ans, quand elle cèderait malgré elle à la tentation de s'interroger sur son emploi du temps de la dernière Saint Valentin, elle dirait "Boah, je sais plus, je devais regarder la télé" (oui il y avait Jurassic park 2 et la Mouche ce soir)
La journée a été hapée par le gris de l'hiver... Ainsi soit-il.